Édito juridico-ludique
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement… ou pas

21 juin 2012

Ah ! La fierté d’un père envers sa fille ! Ca c’est quelque chose, non ? J’ai encore en mémoire la première fois que la mienne a fait du vélo sans les petites roues et, quelques semaines plus tard, le jour où elle a prêté serment dans sa robe d’avocat. Un très grand moment cette cérémonie. Et puis surtout, je me suis dit : « chic alors, elle va pouvoir me conseiller gratis ! ». C’est qu’on a du mal à se mettre d’accord avec mes frères sur le cas de tante Eliette. La pauvre n’a plus que 25% de ses capacités intellectuelles, mais toujours 75% de la SCI familiale.

Dimanche dernier, autour de la blanquette de ma femme, j’ai donc décidé d’entreprendre mon avocate de fille sur la question. Et la prunelle de mes yeux m’a une fois de plus impressionné :

« On peut envisager un exequatur, mais dans le cas présent je pense qu’il faut opter pour le porte-fort d’un quasi-contrat, relatif à l’alinéa 27 de l’article L-43-10 du Code de Procédure Civile, afin de débouter le demandeur et éviter la forclusion. Pour la famille, comme au regard de la loi, c’est nettement plus déontologique par ailleurs. Il faut à tout pris éviter la licitation ! La jurisprudence est de notre côté, mais avec les jugements en référé, on ne sait jamais ! Ils peuvent initier une ordonnance sur enquête. Ad iura renunciata, non datur regressus… C’est exactement l’affaire du Capitaine du Navire Tropenbourg. Donc, c’est dans la poche mon papounet ! »

C’est incroyable ce que cette gamine peut être brillante ! J’ai essayé de répondre quelque chose, elle a précisé sa pensée, et, je crois qu’à un moment la discussion nous a échappé car nous avons conclu, par consentement mutuel, que le brushing de Michel Drucker était toujours très réussi.

ndlr : Toute ressemblance avec un ou une avocate exerçant ou ayant exercé serait parfaitement fortuite.

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Le droit de la famille autrement

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